Quand on essaye de faire de la photo sous-marine, on s’aperçoit assez rapidement que sans lumière artificielle, les photos sont généralement bleues, ternes, l’appareil peut avoir du mal à faire la mise au point… et donc on s’intéresse à comment améliorer ça.
La première idée, c’est d’utiliser le flash interne de l’appareil photo quand on le peut. Le problème c’est qu’il éclaire aussi toutes les particules qui peuvent se trouver entre l’appareil et ce qu’on veut prendre en photo, et ça donne parfois de mauvaises surprises. L’idéal est donc de déporter la lumière sur le côté, comme ça les particules ne sont pas éclairées dans le même axe, et l’appareil photo peut se concentrer sur ce qu’il y a à voir d’intéressant !
Pour déporter la lumière, on peut utiliser des phares, qui éclairent en permanence. C’est super pour la vidéo, et aussi pour la photo, mais ça n’éclaire jamais autant que les flashs, et à mois d’y mettre vraiment le prix on peut avoir un éclairage trop concentré sur un point et pas assez large. La différence entre les phares et les flashs, c’est aussi que les phares sont allumés tout le temps de la plongée, alors que les flashs doivent pouvoir être déclenchés juste au bon moment par l’appareil photo ! Et pour ça, il faut donc avoir un moyen de les connecter à l’appareil photo.
Il existe plusieurs façons de faire cette connexion, mais ça dépend généralement des flashs, de l’appareil photo évidement et des connectiques qu’il propose, mais aussi du caisson étanche et des possibilités qu’il offre !
Une des marques de flashs les plus connues est Sea & Sea, qui propose une gamme de flash sous-marins très performants mais dont les prix peuvent rapidement dissuader les amateurs… Il existe cependant une ancienne gamme de flashs qu’on peut trouver d’occasion à des prix bien plus raisonnables, mais dont les connecteurs ne sont plus utilisables par la plupart des appareils photos actuels.
C’est là qu’intervient mon ami Bobby, qui a trouvé un moyen d’utiliser ces anciens flashs avec la plupart des appareils photo modernes, moyennant juste un peu de bricolage pas trop compliqué ! L’idée est de les utiliser en mode “esclave” : l’appareil photo déclenche son flash interne de façon classique, il n’y a pas de connexion directe avec les flashs. Devant le flash cependant, à l’extérieur du caisson, une cellule de déclenchement “voit” la différence de lumière soudaine, et déclenche les flashs auxquels elle est connectée ! Tout se fait quasiment en temps réel, le décalage dû à la connexion “sans fil” n’a pas d’impact.
Voilà donc comment réaliser ce bricolage si vous voulez vous aussi utiliser d’anciens flashs en mode esclave !
1 – La cellule de déclenchement
On en trouve sur internet pour une dizaine d’euros, il faut chercher “déclencheur flash esclave”, ou “optical flash slave trigger” en anglais par exemple. Ça ressemble globalement à ça :
Une fois reçue, il va falloir la démonter pour récupérer uniquement la carte électronique qui est à l’intérieur du boîtier :
2 – Préparer les flashs
Avant de connecter les flash à la cellule, il faut les préparer. Ça consiste à couper le connecteur d’origine sur chaque flash pour récupérer les fils, et à tester lesquels il faut connecter à la cellule. Il suffit de tester en déclenchant l’appareil devant la cellule jusqu’à trouver la combinaison qui fonctionne pour vous !
3 – Connecter les flashs et la cellule
La cellule et les fils électriques sont prêts à être connectés ensemble ! Un peu de soudure (minutieuse, c’est petit) permet de relier le tout. Si vous avez plusieurs flashs à relier, il faut les souder en même temps sur la cellule.
4 – Protéger les câbles et la cellule
A ce stade, le bricolage doit déjà fonctionner en positionnant la cellule devant le flash de l’appareil photo. Mais ça doit fonctionner sous l’eau, il faut donc protéger tout ça !
On va utiliser de la résine époxy pour rendre la cellule étanche, mais pour éviter que la résine passe dans le câble, il va falloir l’étanchéifier aussi d’abord.
Pour pouvoir mettre de la résine autour de la cellule et des câbles, il faut faire un moule. Le plus simple est de le faire en pâte à modeler !
Voilà, les flashs sont fonctionnels ! Vu qu’ils sont en mode esclave, il faut bien penser à activer le flash de l’appareil sinon ils ne se déclencheront pas. Mais comme la cellule est devant le flash, on ne devrait pas avoir l’inconvénient d’éclairer les particules dans le même axe que l’appareil. Pour améliorer encore le tout, ça peut être pas mal de peindre une partie du caisson en noir, ou de créer une housse pour vraiment bien cacher le flash interne. Et sinon, reste plus qu’à aller plonger avec ! 😉
Un grand merci à Bobby pour l’idée, la réalisation et les photos pour permettre de partager tout ça !